Mai 2016. Dans une aile ultrasécurisée du Palais de justice, la juge Alma Revel doit se prononcer sur le sort d'un jeune homme suspecté d'avoir rejoint l'État islamique en Syrie. À ce dilemme professionnel s'en ajoute un autre, plus intime : mariée depuis plus de vingt ans à un écrivain à succès sur le déclin, Alma entretient une liaison avec l'avocat qui représente le mis en examen. Entre raison et déraison, ses choix risquent de bouleverser sa vie et celle du pays...
Avec ce nouveau roman, Karine Tuil nous entraîne dans le quotidien de juges d'instruction antiterroristes, au coeur de l'âme humaine, dont les replis les plus sombres n'empêchent ni l'espoir ni la beauté.
« Tu sais ce qui arrive à ceux qui pensent qu'on peut survivre en respectant des lois morales ? Tôt ou tard, ils finissent piétinés. »
Les Farel forment un couple de pouvoir. Jean est un célèbre journaliste politique ; son épouse Claire est connue pour ses engagements féministes. Leur fils, Alexandre, étudie dans une prestigieuse université américaine. Mais alors que tout semble leur réussir, une accusation de viol fait voler en éclats ce qu'ils avaient si chèrement acquis.
Ce roman puissant interroge la violence du monde contemporain et nous confronte à nos peurs : qui est à l'abri de se retrouver un jour piégé dans un redoutable engrenage ?
« Je t'ai aimée en un quart de seconde, adorée au bout de deux heures. Il me fallut vingt ans pour te haïr. » De son mariage, le narrateur, le docteur Paul Epstein, estime n'avoir goûté que le pire. Pour sa femme, il a renoncé à sa famille, à ses origines juives, à ses rêves : il lui fera payer le prix de ses sacrifices. Excédé, il décide de se débarrasser d'elle en lui écrivant une lettre qui la tuera : un crime avec son stylo pour seule arme. Un à un, il affûte ses mots comme des couteaux dans le seul dessein de supprimer cette femme qui porte le fruit de leur union maudite. D'une voix sombre aux accents cruels, il dissèque le quotidien avec une minutie quasi chirurgicale. Les rancoeurs, trop longtemps contenues, éclatent. Les critiques fusent. Les menaces grondent. De sa femme, il déteste tout : son odeur, ses attitudes, son corps déformé par la grossesse, son regard éteint. Et il le lui dit sans détour. Quand l'amour a déserté, l'Autre devient un ennemi à abattre. À travers ce message de haine rédigé dans un style sec et incisif, le narrateur nous livre sa vision désenchantée de la vie conjugale. Et cet acte d'une violence inouïe l'entraînera dans une folie dévastatrice qui n'épargnera personne.