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Religion & Esotérisme
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Cette nouvelle traduction du grec ancien des quatre Évangiles canoniques (Matthieu, Marc, Luc et Jean) entend faire redécouvrir ces textes comme des oeuvres littéraires originales, au sein de la littérature antique juive et grécoromaine. Une littérature forgée et inventée à partir des pratiques orales d'enseignement et de discussion de la Torah (la Bible hébraïque) pendant toute la période dite du Second Temple, du vie siècle avant notre ère au Ier siècle.Une triple conviction est à l'origine de cette traduction : 1) Les Évangiles appartiennent à la culture religieuse et littéraire du judaïsme antique. 2) Rédigés dans la langue grecque de l'époque, ce sont des traductions de paroles, de discours, de citations de l'araméen et de l'hébreu de l'époque. 3) Ces textes sont des performances littéraires pour témoigner de l'enseignement d'un jeune rabbi du Ier siècle en Judée et en Galilée.Le mot «évangile» est ainsi traduit et compris comme performance : réaliser par l'écrit «l'annonce heureuse».Il s'agit de revisiter le vocabulaire traditionnel religieux, en revenant à la littéralité du grec ancien.Enfin, on découvre une autre représentation de Jésus et de sa parole. Jésus cherche moins à culpabiliser qu'à libérer, il ne fonde pas de nouvelle religion mais cherche à faire abonder, multiplier, la parole de la Torah, en direction de toutes les classes sociales. Ces textes, écrits et composés en temps de crise, dialoguent avec notre époque.F. B.
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Si saisissant de mouvements, si éclatant d'images, si envoûtant de sonorités arabes que soit le Coran, il reste toujours un langage clair. C'est pourquoi, bien qu'il soit intraduisible, on peut en tenter des traductions. Elles disent au moins le sens de l'étonnante prédication de Mahomet (570-632). Depuis des siècles il n'y avait plus de ces grandes révélations qui réveillent l'humanité et après Mahomet il n'y en aura plus. «Dieu seul est Dieu.»
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Miroir d'astrologie
Max Jacob, Claude Valence, Christian Lacroix
- Gallimard
- Albums Beaux Livres
- 26 Septembre 2024
- 9782072976391
«Donnez-moi votre mois de naissance et votre quantième pour mieux connaître vos vertus et vous aimer plus savamment» Max Jacob à Pierre de Massot Max Jacob (1876-1944) poète, romancier, peintre, figure majeure du surréalisme et du monde de la culture de la première partie du XX? siècle, fut aussi un grand passionné d'astrologie. De sa rencontre et des échanges avec l'astrologue Claude Valence (Conrad Moricand de son vrai nom, 1887-1954) prit forme Miroir d'Astrologie, publié en 1949, cinq ans après la mort du poète. Si Claude Valence y traite purement d'astrologie, Max Jacob y dresse des portraits de femmes de chaque signe, apportant ainsi, de manière assez inattendue, un véritable plaisir littéraire à la lecture de ce manuel. Inspiré par la palette de couleurs des années 1930-1940, Christian Lacroix dessine à la fois le bestiaire du zodiaque et les femmes de chaque signe décrites par Max Jacob. Il nous emmène de la sorte, tout au long de l'ouvrage, à la découverte du monde ésotérique de l'astrologie de Jacob et Valence.
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La mer
Collectif
- Gallimard Jeunesse
- Mes Premieres Decouvertes ; Mon Imagier Anime
- 4 Juin 2020
- 9782075137133
Écouter dans un coquillage, admirer le phare sur la jetée, plonger sous l'eau pour voir les poissons, rencontrer une pieuvre sympathique... Et reconnaître tous les mots de la mer avant l'été !
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La Bible ; nouveau testament
Anonyme
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 28 Avril 1971
- 9782070106431
«La publication des deux volumes de l'Ancien Testament dans la Pléiade, en 1956 et 1959, a été saluée comme un événement. Voici, longtemps attendu, le Nouveau Testament. La présente traduction s'est efforcée de répondre à une double fidélité : fidélité au texte dont elle
suit d'aussi près que possible le vocabulaire ; fidélité aux auteurs dont elle essaie d'épouser le mouvement et le ton. Notre ambition a été de rendre à ces textes la nouveauté et la diversité qu'y trouvèrent leurs premiers lecteurs : quelque chose de leur force explosive.» Bulletin Gallimard, avril 1971. -
De toute l'oeuvre de Max Weber, L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme est sans doute l'ouvrage le plus cité et le plus commenté. Est-ce pour autant que ce «classique» de la sociologie est lu et travaillé pour ce qu'il est, soit une contribution fondamentale à l'analyse de la genèse du capitalisme moderne ?En proposant au lecteur francophone une édition scientifique de cette étude, qui rassemble, en outre, une série de textes jusque-là inédits en français et propres à en expliciter le sens - les «Anticritiques», dans lesquelles Weber répond longuement aux objections qui lui avaient été faites, mais aussi la première version de l'étude sur les sectes protestantes américaines - et cela dans une traduction qui se veut scrupuleusement attentive à la richesse et à la subtilité de l'analyse wébérienne, Jean-Pierre Grossein donne la possibilité d'une lecture nouvelle de ce grand texte, lequel peut encore nous aider à approcher les questions les plus vitales qui travaillent nos sociétés contemporaines. Un appareil critique important et une présentation à la fois historique et analytique font de cette édition l'indispensable outil de travail pour accéder à une oeuvre aujourd'hui «canonique».
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La Bible ; ancien testament Tome 1
Anonyme
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 25 Octobre 1956
- 9782070100071
«La Bibliothèque de la Pléiade avait inscrit depuis longtemps à son programme une traduction intégrale de La Bible. Cette traduction devait être, par ses qualités littéraires, digne des grands classiques français et étrangers qui ont établi le renom de la collection. Elle devait en même temps répondre aux exigences de précision qu'ont suscitées le développement de l'esprit scientifique, les progrès de la philologie et les découvertes archéologiques les plus récentes. Nul ne pouvait donc être plus qualifié pour diriger et réaliser cette publication que M. Édouard Dhorme, membre de l'Institut, professeur honoraire au Collège de France : à une connaissance parfaite de l'hébreu et des langues sémitiques antérieures ou postérieures à celle-ci, M. Dhorme joint, à un haut degré, le sens de la langue française. Pour la première fois en France, semble-t-il, un tel approfondissement de l'hébreu non seulement n'a pas empâté la vigueur, ni terni les nuances de notre langue, mais au contraire en a affiné les richesses. C'est en serrant l'original de plus près que le traducteur, a, du fond du génie français, fait surgir des pouvoirs endormis et comme une nouvelle écriture. Celle-ci épouse le style de chacun des auteurs
originaux et rend sensible leur tempérament propre : ici un ton oral sans âge, ailleurs de savants effets littéraires, parfois la raideur des inscriptions archaïques ou le frémissement de vie et la jeunesse retrouvée de poèmes immortels. L'introduction et les notes, n'ayant point de thèses à défendre, soucieuses uniquement d'éclairer le texte, situent tout ce qui peut l'être dans l'état actuel de nos connaissances : coutumes, jeux de mots, histoire et géographie, philosophie et morale, etc. Elles portent la marque d'une grande sagesse et d'une prudence courageuse. M. Dhorme, qui connaît aussi bien les hardiesses hypercritiques que la théologie savante, sait défendre les droits du texte littéral contre toute interprétation tendancieuse et se réserver devant les hypothèses téméraires. Voilà qui ne saurait laisser indifférents ni les croyants ni les historiens : cette publication doit ainsi emporter l'assentiment unanime. Il se trouve de surcroît que c'est un grand événement littéraire.» Bulletin Gallimard, oct. 1956. -
La Bible ; ancien testament Tome 2
Anonyme
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 1 Septembre 1959
- 9782070100088
«La Bibliothèque de la Pléiade avait inscrit depuis longtemps à son programme une traduction intégrale de La Bible. Cette traduction devait être, par ses qualités littéraires, digne des grands classiques français et étrangers qui ont établi le renom de la collection. Elle devait en même temps répondre aux exigences de précision qu'ont suscitées le développement de l'esprit scientifique, les progrès de la philologie et les découvertes archéologiques les plus récentes. Nul ne pouvait donc être plus qualifié pour diriger et réaliser cette publication que M. Édouard Dhorme, membre de l'Institut, professeur honoraire au Collège de France : à une connaissance parfaite de l'hébreu et des langues sémitiques antérieures ou postérieures à celle-ci, M. Dhorme joint, à un haut degré, le sens de la langue française. Pour la première fois en France, semble-t-il, un tel approfondissement de l'hébreu non seulement n'a pas empâté la vigueur, ni terni les nuances de notre langue, mais au contraire en a affiné les richesses. C'est en serrant l'original de plus près que le traducteur, a, du fond du génie français, fait surgir des pouvoirs endormis et comme une nouvelle écriture. Celle-ci épouse le style de chacun des auteurs
originaux et rend sensible leur tempérament propre : ici un ton oral sans âge, ailleurs de savants effets littéraires, parfois la raideur des inscriptions archaïques ou le frémissement de vie et la jeunesse retrouvée de poèmes immortels. L'introduction et les notes, n'ayant point de thèses à défendre, soucieuses uniquement d'éclairer le texte, situent tout ce qui peut l'être dans l'état actuel de nos connaissances : coutumes, jeux de mots, histoire et géographie, philosophie et morale, etc. Elles portent la marque d'une grande sagesse et d'une prudence courageuse. M. Dhorme, qui connaît aussi bien les hardiesses hypercritiques que la théologie savante, sait défendre les droits du texte littéral contre toute interprétation tendancieuse et se réserver devant les hypothèses téméraires. Voilà qui ne saurait laisser indifférents ni les croyants ni les historiens : cette publication doit ainsi emporter l'assentiment unanime. Il se trouve de surcroît que c'est un grand événement littéraire.» Bulletin Gallimard, oct. 1956. -
La legende doree
Voragine Jacques De
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 11 Mars 2004
- 9782070114177
La Légende dorée fut l'ouvrage le plus lu et le plus diffusé au Moyen Âge, juste après la Bible (on en connaît 1000 exemplaires manuscrits conservés, contre 150 exemplaires seulement pour le fameux Livre du Graal). L'ouvrage doit d'ailleurs son titre actuel à son succès, les tranches dorées étant précisément réservées aux livres les plus importants de l'époque. Découpée en 178 chapitres, cette «légende des saints» (son titre originel) constitue en fait une encyclopédie de la vie chrétienne - le terme «légende» devant être compris comme «ce qui doit être lu» (par les prédicateurs, dans les écoles ou pendant les repas dans les monastères). Néanmoins, le merveilleux s'y fait très présent, selon la tradition des apocryphes chrétiens, friands de fantastique et de miraculeux. Outre les vies des saints (le sanctoral), l'ouvrage s'attache à expliciter le sens des grandes fêtes chrétiennes (le temporal). Cette édition de la Pléiade constitue la première traduction intégrale en français, à partir d'un manuscrit latin authentique et complet. Elle est illustrée de plus de 150 bois gravés tirés d'éditions des XV? et XVI? siècles, et complétée par un index des noms et un index des notions.
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Le Mahabharata, immense poème épique au creuset duquel se sont forgés la culture indienne, est à la démesure de l'imaginaire du sous-continent. Pour nombre d'Occidentaux, il s'agit d'une oeuvre inassimilable car trop complexe, trop foisonnante, trop étrange. L'annonce faite par Peter Brook qu'il monterait en 1985 pour le festival d'Avignon une pièce basée sur cette épopée fit l'effet d'un coup de tonnerre, et le résultat, qui emporta l'adhésion totale du public, devait faire date dans l'histoire contemporaine du théâtre.
À ce succès phénoménal, le texte de Jean-Claude Carrière n'était pas étranger. Avec une limpidité exemplaire, il fait revivre la lutte cosmique que se livrèrent les Kauravas et les Pandavas, impliquant les mondes des démons, des hommes et des dieux.
Publié en 1985 par le Centre international de créations théâtrales et jamais réédité depuis, ce classique contemporain de la scène est enfin rendu à son public.
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Coffret de trois volumes vendus ensemble, réunissant des réimpressions récentes des premières éditions (1956, 1959, 1971)
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La Bible ; écrits intertestamentaires
Anonyme
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 22 Avril 1987
- 9782070111169
Dès 1956, la Pléiade s'ouvrait à la Bible en accueillant le premier volume de l'Ancien Testament, publié sous la direction
d'Édouard Dhorme ; le second volume paraissait en 1959, puis le Nouveau Testament, traduit par Jean Grosjean et Michel Léturmy, en 1971. Entre l'Ancien Testament et le Nouveau Testament vient aujourd'hui s'insérer un nouveau volume, celui des Écrits intertestamentaires. Par sa conception d'ensemble comme par son contenu, ce volume est sans équivalent en français ou en toute autre langue. Il réunit les principaux textes esséniens découverts à Qoumrân, près de la mer Morte, à partir de 1947, et les «pseudépigraphes» - parfois appelés «apocryphes» - les plus importants, comme Hénoch, les Jubilés, les Testaments des douze patriarches, et beaucoup d'autres. Dès 1950, André Dupont-Sommer avait affirmé avec une parfaite netteté le caractère essénien des documents que l'on venait de mettre au jour à Qoumrân et il avait aussitôt reconnu, avec une extrême pénétration, qu'il fallait attribuer à
l'essénisme nombre des pseudépigraphes antérieurement connus. Ainsi l'origine essénienne probable de nombre de ces recueils justifie pleinement ce regroupement. Les écrits qoumrâniens sont traduits sur les originaux hébraïques et araméens ; les «pseudépigraphes» - conservés le plus souvent en traduction de traduction - sont traduits des versions anciennes : grecque, latine, éthiopienne, syriaque, slave ou copte. Il n'était pas possible dans le cadre de cette édition de signaler toutes les variantes des versions dont on disposait, mais on s'est attaché cependant à en noter les plus significatives. En bas de page, des notes claires et abondantes
éclairent le texte et indiquent les rapprochements qui s'imposent. Chacun des recueils est précédé d'une notice critique et d'une bibliographie. L'introduction générale campe tout d'abord à grands traits les principaux faits de la période qui voit naître cet ensemble
de textes. Elle rappelle d'autre part les difficiles questions d'ordre non seulement historique, mais aussi littéraire que pose ce vaste corpus. Enfin, deux index (l'un, des noms propres ; l'autre, des thèmes) facilitent la consultation de l'ouvrage. Faut-il préciser que ce volume ne prétend à aucune valeur canonique ? Il ne relève ni de la Synagogue ni d'aucune Église. André Dupont-Sommer aimait à en parler comme de la «Bible de l'humaniste». Il reste que ces Écrits intertestamentaires sont de la plus haute importance pour l'intelligence de l'Ancien Testament, qu'ils prolongent, et pour celle du Nouveau Testament, qu'ils annoncent. -
Pour les philosophes, les poètes, les gens de goût, voici un livre qui a marqué notre temps, à voir le nombre d'ouvrages de commentaires qu'il a suscités:l'oeuvre de Tchouang-tseu fascine tous ceux qui désirent en savoir plus sur le Tao que ce que nous en dit le Lao-tseu. Ce Tchouang-tseu complet permet de découvrir l'un des cinq ou six philosophes qui ont pensé pour de bon sur la terre depuis que l'écriture existe, un écrivain parmi les plus forts, les plus brillants, les plus poétiques de la Chine. Ainsi pourvu des textes capitaux, tout philosophe, tout poète, tout lecteur pourra s'initier à l'une des philosophies les plus riches de sens sous l'apparent non-sens.
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écrits apocryphes chrétiens Tome 2
Collectif
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 22 Septembre 2005
- 9782070113880
Les textes recueillis dans ces deux volumes sont des apocryphes, ce qui signifie qu'en dépit d'un contenu comparable à celui des Écritures ils n'appartiennent pas au canon. En effet, soit ils s'écartent de la doctrine officielle de l'Église en véhiculant des idées hétérodoxes, soit ils font trop appel au merveilleux, aspect dont l'Église s'est toujours méfiée. Mais rappelons que le canon des Écritures n'a pas été fixé tout de suite, son histoire court jusqu'à la quatrième session du Concile de Trente (1546). Ajoutons aussi qu'il y a toujours désaccord en la matière entre l'Église catholique et les Églises protestantes pour certains livres.Les textes réunis dans le premier tome relèvent de l'Antiquité chrétienne et recoupent différents genres bibliques : évangiles (auquel il convient d'adjoindre des écrits relatant la vie et la dormition de Marie, mère de Jésus), épîtres, Actes des apôtres, apocalypses (sur les derniers temps et l'au-delà). Ces pièces sont précieuses. Elles permettent une connaissance plus approfondie des premiers temps de l'Église et la compréhension de traditions - dans le domaine de la piété, de la liturgie ou de l'art - dont nous n'avons pas trace dans les textes canoniques. Les textes réunis dans le second tome sont, dans leur majorité, plus tardifs. Ce volume accorde, d'autre part, une place plus grande que le premier à des livres qui circulèrent dans des aires religieuses et linguistiques autres que le monde byzantin et l'Occident latin ; les traditions copte, arabe, éthiopienne, arménienne y sont bien représentées. Pour la plupart, ces écrits n'avaient encore jamais été publiés en langue française. Les écrits chrétiens que l'on dit « apocryphes » n'ont cessé d'être diffusés, récrits, adaptés. Ils furent le terreau de l'imaginaire chrétien, et une source d'inspiration pour les sculpteurs, les peintres, les écrivains, les musiciens et les cinéastes : le Bunuel de La Voie lactée se souvient des Actes de Jean. C'est que, face au discours régnant, institutionnel, ces textes ouvrent un espace à l'imagination. Ils se développent en quelque sorte dans les interstices des livres canoniques. Ils comblent des vides, inscrivent une parole dans les silences, donnent une voix aux personnages muets, un nom et un visage à ceux qui n'étaient que des ombres. Comme toute littérature, ils rusent avec le discours clos.
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Proust du côté juif
Antoine Compagnon
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 3 Mars 2022
- 9782072959073
«Il n'y a plus personne, pas même moi, puisque je ne peux me lever, qui aille visiter, le long de la rue du Repos, le petit cimetière juif où mon grand-père, suivant le rite qu'il n'avait jamais compris, allait tous les ans poser un caillou sur la tombe de ses parents.»Tout le monde cite cette phrase de Proust, comme si elle donnait le fin mot de son rapport au judaïsme. Mais personne ne sait d'où elle vient. Madame Proust, née Jeanne Weil, ne s'était pas convertie : «Si je suis catholique comme mon père et mon frère, par contre, ma mère est juive», rappelait Proust à Robert de Montesquiou durant l'affaire Dreyfus.Certains voient dans cet aveu de la distance, voire de la honte de soi comme Juif, de même qu'ils soupçonnent d'antisémitisme les descriptions de Swann, Bloch ou Rachel dans la Recherche. Or il parut d'abord en anglais dans un hebdomadaire sioniste, The Jewish Chronicle, dans un hommage d'André Spire après la mort de Proust.D'où une enquête de deux côtés.D'une part dans la communauté juive. Comment Proust fut-il lu durant les années 1920 et 1930, dans la presse consistoriale, qui n'avait que faire de son roman, et par les jeunes sionistes, qui firent de lui un héros de la «Renaissance juive» ?D'autre part au Père-Lachaise, dans le caveau de Baruch Weil, l'arrière-grand-père de Proust, et auprès de sa descendance, dont Nathé Weil, le grand-père de Proust, et de nombreux oncles et tantes, cousins et cousines inconnus, huissier franc-maçon, colons en Algérie, ingénieur bibliophile, compositeur fou...Les deux fils se nouent et les côtés se rencontrent. Le destinataire de la fameuse phrase était Daniel Halévy, camarade du lycée Condorcet, et le manuscrit de la nécrologie d'André Spire est retrouvé. Le côté juif de Proust n'aurait-il plus de secret ?A. C.
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Images et symboles : essais sur le symbolisme magico-religieux
Mircea Eliade
- Gallimard
- Tel
- 26 Octobre 1979
- 9782070286652
La pensée symbolique est consubstantielle à l'être humain : elle précède le langage et la raison discursive.Les images, les symboles, les mythes ne sont pas des créations irresponsables de la psyché ; ils répondent à une nécessité et remplissent une fonction : mettre à nu les plus secrètes modalités de l'être. Par suite, leur étude nous permet de mieux connaître l'homme, l'«homme tout court», celui qui n'a pas encore composé avec les conditions de l'histoire.
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Ce volume rassemble dix textes écrits par Max Weber entre 1910 et 1920 et qui donnent une vue générale des fondements théoriques de sa sociologie des religions. La réunion de ces textes de synthèse, empruntés pour l'essentiel aux deux grandes entreprises que mène Weber au cours des années 1910 - le travail d'élaboration des catégories sociologiques d'Économie et société et les études comparatives sur L'Éthique économique des religions mondiales -, a été conçue pour faciliter l'entrée dans une des pensées-source de la philosophie et des sciences sociales contemporaines. Traduits avec scrupule par Jean-Pierre Grossein, présentés dans l'ordre chronologique, ils permettent à la fois de se faire une idée précise du développement de la réflexion wébérienne dans le sillage de L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme et de prendre la mesure de sa portée systématique. L'ouvrage n'a d'autre ambition, en un mot, que de fournir un instrument de travail commode et fiable, à l'heure où l'interrogation sur le religieux retrouve sa vigueur et où la pensée de Max Weber révèle toute son actualité.
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«Croire en Dieu est pour un homme la décision intellectuelle la plus importante de sa vie. Faire le choix de croire implique donc de le faire en connaissance de cause. Mais est-ce toujours le cas ?»Pierre JourdeDes milliards d'hommes croient en un être suprême. Ils adhèrent à des dogmes compliqués. Ils obéissent à des prescriptions qui réglementent leur nourriture, leur habillement, leur sexualité. Pour eux, ce qu'ils croient est absolu. Pourtant, l'existence de cet être n'est pas évidente. Il faut donc supposer que les croyants y ont réfléchi. Ils ont examiné ce qui pouvait prouver l'existence de Dieu, ont confronté ce qu'ils croient à ce que la science nous dit. En fait, on est étonné de constater que ce n'est pas le cas. On croit parce que la majorité des gens, dans son pays, dans son milieu, dans sa famille croient. Mais alors, comment une telle croyance peut-elle prétendre à l'absolu ? Est-ce qu'il ne faut pas y regarder de plus près ?
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Je ne pense plus voyager est une méditation sur la mort de Charles de Foucauld (1858-1916).
Prenant comme point de départ des éléments nouveaux découverts sur Madani, principal complice des assassins de Foucauld, et sur le capitaine Florimont, qui l'interrogea 30 ans après les faits, François Sureau revient sur le dénuement absolu dans lequel a fini Foucauld au désert et tente de relire son itinéraire à cette lumière.
Tout entier abandonné à Dieu, n'ayant converti personne, lâché par l'institution religieuse - c'est la radicalité des derniers jours de la vie de Foucauld qui intéresse François Sureau et qu'il souligne dans ce livre. Radicalité de cet homme qui a grandi dans une famille où dépression et folie de ses parents marquèrent profondément son enfance. Radicalité de sa vie de noceur et d'officier, qui s'oppose à l'extrême pauvreté de ses derniers jours. Radicalité de cet homme qui s'intéresse aux tribus d'Afrique du Nord, en recueille les poèmes et la langue, quand les colons ne les considèrent que comme des ennemis. Radicalité encore de Foucauld qui voyagea en Afrique du Nord dans un déguisement de rabbin et fit l'expérience du regard haineux porté sur les juifs à l'époque. Radicalité de sa lecture des évangiles, dont il retient la figure de Jésus parfait anonyme à Nazareth, qui travaille de ses mains et ne prêche pas encore.
Après Inigo et Le chemin des morts, François Sureau signe un nouveau récit de vie, où échecs, creux, et manques valent plus que hauts faits et triomphes.
Parution simultanée dans la collection blanche d'un recueil de poésie : Sur les bords de tout.
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«Beaucoup comprendront sans doute, par le seul titre de cette étude, qu'elle se rapporte surtout au symbolisme de la tradition extrême-orientale, car on sait assez généralement le rôle que joue dans celle-ci le ternaire formé par les termes "Ciel, Terre, Homme" (Tien-ti-jen) ; c'est ce ternaire que l'on s'est habitué à désigner plus particulièrement par le nom de "Triade", même si l'on n'en comprend pas toujours exactement le sens et la portée, que nous nous attacherons précisément à expliquer ici, en signalant d'ailleurs aussi les correspondances qui se trouvent à cet égard dans d'autres formes traditionnelles [...].»
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Le yoga, dont nous sommes si justement curieux mais si légèrement férus, pourrait bien remonter à la civilisation de Mohenjo-Daro, au monde protodravidien. Les Aryens qui envahirent l'Inde voilà près de quatre mille ans eurent donc à compter avec ce yoga archaïque, individualiste, opposé aux principes des Veda, selon qui le salut s'obtient en accomplissant d'abord scrupuleusement tous les devoirs d'état et peut-être même d'État. Accepter le yoga, c'eût été, notamment, répudier le système des castes.Éclairés par une substantielle introduction, qui élucide l'histoire et le contenu de la notion, les Upanishads du yoga se présentent comme des poèmes spéculatifs et didactiques rédigés en s'loka (strophes de quatre octosyllabes un peu lâches de facture).L'essentiel ici n'est pas la métrique, évidemment, mais les idées, la méthode : l'ensemble des techniques permettant de trancher les liens qui retiennent l'âme captive. Cet oiseau migrateur souffre en captivité. On suivra avec profit le cheminement qui conduit du retrait des sens à la conrtemplation, de celle-ci au recueillement parfait, avant d'atteindre à l'autonomie absolue.
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La Reconstruction de la pensée religieuse en Islam
Mohammed Iqbal
- Gallimard
- Bibliotheque Des Idees
- 23 Janvier 2020
- 9782070149698
La pensée de Mohammed Iqbal (1877-1938) commence à être identifiée comme une ressource majeure par la nouvelle génération des intellectuels musulmans en quête d'un Islam ouvert, capable de se repenser tout en contribuant de manière créative au débat désormais mondial sur le trajet de la sécularisation. Iqbal, honoré au Pakistan comme un père fondateur, a été formé à Cambridge et c'est donc en anglais qu'il publie en 1934 La Reconstruction de la pensée religieuse en Islam, son livre majeur. L'ambition de celui-ci est de «repenser le système total de l'Islam sans rompre complètement avec le passé». À cette fin, le texte coranique est ici relu en dialogue avec les philosophes occidentaux de son temps, notamment Whitehead ou Bergson. L'entreprise d'Iqbal n'a pas ainsi pour seul objet de tirer l'Islam de sa trop longue «pétrification» qu'il fait remonter à la destruction de Bagdad en 1258. Il est également de répondre aux interrogations de la civilisation contemporaine dans une perspective résolument universaliste, dont il énonce clairement le programme:«L'humanité a besoin de trois choses aujourd'hui:une interprétation spirituelle de l'univers, une émancipation spirituelle de l'individu et des principes fondamentaux de portée universelle orientant l'évolution de la société humaine sur une base spirituelle.» Cette inspiration novatrice a valu à Mohammed Iqbal le qualificatif de «Luther de l'islam», ce qui indique la vigueur de sa «reconstruction», incontournable pour l'élaboration d'une pensée islamique anti-traditionaliste. De là, l'importance de mettre une telle oeuvre à la portée des lecteurs francophones, ce qui est chose faite avec cet ouvrage traduit, présenté et richement annoté par Abdennour Bidar, l'un des chefs de file en Europe de l'effort intellectuel et spirituel pour repenser l'Islam.
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Jérusalem ou pouvoir religieux et judaïsme
Moses Mendelssohn
- Gallimard
- Tel
- 15 Février 2007
- 9782070783373
Juif refusant à la fois le prosélytisme et l'abandon de ses propres convictions religieuses, Moses Mendelssohn ouvre, dans Jérusalem, la voie aujourd'hui sans retour du dialogue d'idées entre Occident et judaïsme. «L'oeuvre de Mendelssohn est actuelle et anime le judaïsme d'aujourd'hui. En effet, elle inaugure une époque nouvelle dans l'histoire juive. Elle témoigne d'un judaïsme se voulant en symbiose avec le monde humain non juif par-delà l'universalisme mystique de l'être-pour-les-autres, qui lui a toujours été familier», écrit Emmanuel Levinas dans sa préface à cette édition.
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"Le judaïsme est une civilisation. Et l'une des rares civilisations à avoir laissé sa marque sur toute l'humanité. La religion est une dimension centrale de la civilisation juive, peut-être même son origine, mais cette civilisation ne peut pas être présentée comme rien de plus qu'une religion. De la source religieuse de cette civilisation se développèrent des manifestations spirituelles qui intensifièrent l'expérience vécue du religieux, la modifièrent, voire agirent en réaction contre elle : des langues, des coutumes, des styles de vie, des sensibilités caractéristiques (ou qui le furent, devrait-on peut-être dire), et une littérature, un art, des idées, des opinions. Tout ceci forme le judaïsme. La révolte et l'apostasie dans notre histoire, en particulier au cours des générations récentes, aussi. C'est un héritage vaste et profus."L'écrivain Amos Oz et l'historienne Fania Oz-Salzberger s'entretiennent avec humour et érudition de la filiation juive. Si elle n'est pas génétique peut-être est-elle géologique comme l'écrit le grand poète Yehuda Amichaï? Le peuple juif se perpétue avec "des failles, des effondrements, des couches sédimentaires et de la lave incandescente", il s'agit d'un peuple dont la continuité réside dans les livres et les mots, pour se nourrir des discussions à l'origine même de sa transmission. Ce magnifique livre écrit par un père et sa fille en est un exemple saisissant.